Un mois. Déjà un mois qu'elle recevait ces foutus lettres. Une par semaine. Oui, quatre lettres, ce n'est rien. En comptant celle qu'elle venait d'ouvrir, c'était la cinquième et toujours la même histoire : du chantage. Comment en était-elle arriver là ? C'est très simple : boire, trop parlé, personne qui ne vous veut pas du bien car elle en sait trop et vous fait chanter pour ne rien dire à la presse. En d'autres termes, Lucy s'était mise dans de beaux draps. Toujours la même phrase notée sur cette lettre : « Je sais tout de toi, alors pour que j'évite d'en parler à la presse, tiens toi à carreaux et sois prête à faire tout ce que je veux » La première lettre, elle ne l'avait pas pris au sérieux, mais les suivantes étaient avec des petits rappels sur sa vie, avec des titres d'articles d'Arizona, de ferme avec élevage porcins ou ce genre de choses. Mais aujourd'hui, c'était juste une heure et un endroit. Un rendez-vous ? La brune inspecta la rue pour voir si on ne la regardait pas entrain de lire ces quelques mots. Et une photo. Assez explicite. Deux filles entrain de s'embrasser. Avait-elle été aussi loin dans ses confidences envers cette personne ? Apparemment oui, mais elle préférait ne pas trop s'avancer et se dire que cette fameuse personne la testait.

C'était l'heure. Et elle était au lieu de rendez-vous, c'est-à-dire au centre commercial. Déjà, elle pouvait être sûre que cette fille – parce qu'elle sentait que c'en était une – n'était pas bête. Un endroit pleins de monde. La brune avait beau regarder partout, elle ne pouvait pas savoir qui viendrait l'aborder et puis, au moins, elle pouvait être certaine de ne pas mourir. Il y avait trop de témoins, donc elle allait juste devoir subir du chantage. Elle se demandait si elle verrait cette fille face-à-face où si elle allait se retrouver face à un ou une intermédiaire. Qu'est-ce qu'elle pouvait en savoir au final ? Rien, malheureusement pour elle. Elle n'en avait parlé à personne. Aucun amis, aucun patrons. Ils avaient largement mieux à faire et elle se débrouillerait toute seule. Pas besoin d’emmener les autres dans la merde quand on la provoqué soi-même. C'est faire prendre des risques aux gens que l'on aime pour rien.

Déjà un petit quart d'heure qu'elle attendait, debout contre une vitrine d'un magasin. Le centre commercial a beau être immense, le maître chanteur avait bien spécifié cet endroit et donc, il devrait être déjà là. Qu'attendait-il ? Qu'elle croit que ce soit une mauvaise blague et qu'elle parte pour qu'il puisse dire qu'elle n'a pas respecté le contrat et tout balancer aux journalistes ? Ce serait bien sa veine franchement … Toujours adossée, elle commençait juste à en avoir marre. Elle imaginait bien la jeune femme qui la piège rigoler sur son sort l'observer depuis quelque part et se marrer en la voyant poiroter depuis autant de temps. Rien que cette idée donnait envie à la demoiselle quelques envies de meurtre. Non, du calme. Elle ne devait pas perdre son sang froid, même si c'était vraiment tentant à ce moment précis !